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Législatives 2024 : quel programme pour l’énergie ?

Les élections législatives des 29-30 juin et 6-7 juillet 2024 approchent, plaçant l’énergie au cœur des débats. Provoquées par la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par Emmanuel Macron après les élections européennes, ces élections détermineront la nouvelle composition de l’Assemblée nationale.

Quatre principales forces politiques émergent dans le cadre de cette élection :

  • le Nouveau Front Populaire (rassemblant La France Insoumise, le Parti Socialiste, Europe Ecologie les Verts, le Parti Communiste, ainsi que Place publique, Génération·s, la Gauche républicaine et socialiste, le Nouveau Parti anticapitaliste et la Gauche écosocialiste),
  • le Rassemblement National,
  • les Républicains (à noter que le parti connaît une crise interne suite à l’alliance du président du parti avec le Rassemblement national. Aucun programme pour les législatives 2024 n’a encore été communiqué),
  • et Ensemble, représentant la majorité présidentielle d’Emmanuel Macron.

La réduction du prix de l’énergie : une promesse commune aux approches divergentes

Depuis le début de l’année, les prix de l’électricité et du gaz en France ont été au cœur des préoccupations du pouvoir d’achat des ménages et des entreprises. Chaque parti promet d’alléger la facture énergétique des Français, au travers de stratégies diverses.

Ensemble :

En pleine campagne législative, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a annoncé le mardi 18 juin une baisse de 10 à 15 % des factures d’électricité d’ici février 2025, grâce à la relance du nucléaire et aux investissements dans les énergies renouvelables.

Les Républicains :

Pour alléger les factures des Français, leur proposition lors des élections européennes était d’alléger les taxes (comme la TICFE et le TURPE) sur l’électricité.

Le Rassemblement National :

Le RN souhaite négocier avec la Commission européenne pour baisser le prix de l’énergie et s’affranchir des règles de fixation des prix, à l’instar de l’Espagne et du Portugal. Et ce afin d’établir un prix français de l’énergie basé uniquement sur la production nationale, estimant qu’il puisse réduire les factures d’électricité des Français de 30 à 40%. Le RN souhaite également réduire la TVA sur l’énergie de 20% à 5,5% : ce qui aura un impact significatif sur les factures.

Le Nouveau Front Populaire :

Pour réduire la facture des Français, le parti s’engage à annuler la hausse du prix du gaz prévue pour le 1er juillet, bloquer les prix de l’énergie, et abolir l’accise sur l’électricité.

La position sur le nucléaire : pas de sortie progressive annoncée

Le nucléaire, pilier historique de l’énergie en France, reste un sujet clivant. Les programmes d’Ensemble, des Républicains et du Rassemblement National misent sur les centrales existantes et de nouvelles constructions, contrairement au Nouveau Front Populaire.

Ensemble :

Le président Emmanuel Macron avait annoncé une relance du nucléaire avec la création de six réacteurs nouvelle génération. Lors de la conférence de presse du 12 juin, il a confirmé vouloir construire huit nouveaux réacteurs en plus des six déjà annoncés.

Les Républicains :

Dans son programme aux Européennes et depuis de nombreuses années, le parti considère le nucléaire comme un élément crucial pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. C’est dans ce cadre et afin de soutenir la relance nucléaire, que Les Républicains souhaitent instaurer un vaste programme de construction de réacteurs.

Le Rassemblement National :

Le programme prône un développement massif du nucléaire pour gagner en compétitivité et réduire les factures énergétiques. Ce 24 juin, Jordan Bardella a souligné dans sa conférence de presse : « La France répondra toujours aux besoins de ses partenaires européens, notamment avec la montée en puissance de la filière nucléaire que nous déploierons, avec les PMR ou petits réacteurs modulaires ».

Le Nouveau Front Populaire :

Le Parti Socialiste considère le nucléaire comme une énergie de transition, tandis que La France Insoumise et les Écologistes visent un objectif de 100 % d’énergies renouvelables d’ici 2045. Bien que les avis divergent au sein de cette alliance, leur programme commun ne prévoit pas de fermeture des centrales nucléaires existantes. Cependant, le Nouveau Front Populaire adopte une position différente à celle des autres partis : ils ne prévoient pas d’investir dans le développement du nucléaire.

Le développement des énergies renouvelables : une divergence d’opinion

Le développement des énergies renouvelables est également au centre des programmes, en lien avec les engagements pris par la France à l’échelle européenne (Pacte Vert ou aussi appelé Green Deal).

Ensemble :

Le Gouvernement souhaite accélérer le développement des énergies renouvelables, notamment avec l’éolien en mer. Dans son programme pour les législatives, Renaissance souhaite soutenir l’investissement local pour la transition écologique via le « Fonds vert » instauré en 2023.

Les Républicains :

Au niveau européen, les Républicains souhaitent arrêter les subventions liées aux développements du renouvelables, mais promouvoir la filière hydrogène malgré son niveau de maturité encore limité.

Le Rassemblement National :

Le parti souhaite mettre en place un moratoire sur les énergies renouvelables que représentent l’éolien et le solaire. Notamment en prévoyant le démantèlement progressif du parc éolien existant, malgré le fait qu’il représente 10% du mix énergétique français.

Le Nouveau Front Populaire :

L’alliance de gauche propose une loi énergie climat pour la transition écologique et énergétique, avec un plan visant la neutralité carbone en 2050. Le parti ambitionne de faire de la France un leader des énergies marines et de l’éolien en investissant davantage sur ce secteur.

L’efficacité énergétique des bâtiments : des choix différents sur les projets de rénovation

Face aux défis posés par la loi Climat et Résilience et les diagnostics de performance énergétique (DPE) des logements, les partis offrent des réponses différentes.

Ensemble : 

Dans un objectif de continuer les engagements pris en faveur de l’efficacité énergétique, le parti souhaite créer un fonds de rénovation énergétique des logements pour continuer à améliorer la rénovation des bâtiments.

Les Républicains :

Le parti n’a pas fait de propositions concrètes concernant la rénovation énergétique des logements. Cependant, la tête de liste aux Européennes avait proposé un crédit d’impôt pour récompenser les propriétaires qui rénovent les logements. Le programme avait également souligné que la directive européenne était trop restrictive et qu’il y aurait des conséquences sur l’accès au logement des Français.

Le Rassemblement National :

La volonté des dirigeants du parti est de revenir sur l’interdiction de location des passoires thermiques. Ce qui engendrera une diminution des projets de travaux pour améliorer l’efficacité énergétique des logements.

Le Nouveau Front Populaire :

L’alliance de gauche propose d’accélérer la rénovation des logements privés en renforçant les aides pour l’isolation des logements. De même, le parti souhaite accélérer la rénovation des bâtiments publics. Cette prise de position s’explique notamment par leur volonté de mettre en place un plan climat visant la neutralité carbone en 2050.

Pour conclure :

Que ce soit par le développement du nucléaire, la promotion des énergies renouvelables, ou la baisse des taxes, l’énergie s’impose comme un enjeu majeur de ces législatives 2024. Chaque parti présente des propositions distinctes, centrées sur la réduction des coûts énergétiques et l’indépendance énergétique de la France.

Alors que le Rassemblement National et Les Républicains privilégient une approche centrée sur le nucléaire, excluant le développement massif des énergies renouvelables, le Nouveau Front populaire et le camp présidentiel, Ensemble, militent pour un équilibre entre ces deux sources d’énergie avec un développement poussé sur le renouvelable.

Concernant les prix de l’énergie, tous les partis s’accordent sur la nécessité d’agir pour alléger les factures des Français. Néanmoins, les solutions proposées varient considérablement. Le programme du RN soutient une politique énergétique nationaliste, centrée sur le renforcement du secteur nucléaire et la réduction de la dépendance énergétique vis-à-vis de l’UE. Le programme des Républicains pour les élections Européennes mettait l’accent sur la souveraineté énergétique de la France pour être plus compétitive et pour agir sur le prix de l’énergie. Pour le Nouveau Front Populaire, le programme propose des mesures fortes, comme l’annulation de la hausse du prix du gaz prévue pour le 1er juillet. Quant au camp présidentiel, le ministre de l’Economie a promis une réduction sur l’électricité pour l’année prochaine.

Le résultat des législatives du 7 juillet et la constitution du Gouvernement détermineront la direction future de la politique énergétique nationale. Les choix faits lors de cette élection entraîneront des répercussions profondes, non seulement sur la transition énergétique du pays, mais aussi sur la facture d’électricité et de gaz.