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Le marché du gaz naturel en France

Les besoins des Français en matière d’énergies et particulièrement de gaz sont très nombreux. Afin d’en assurer pleinement l’approvisionnement, l’état français est obligé de se sourcer chez divers pays qui sont producteurs de gaz naturel comme la Norvège qui est notre principale source gazière. En effet, la France ne produit pas ou peu de gaz naturel !

Dans cet article, retrouvez tous les détails concernant le marché français du gaz.

 

 

La situation française en matière de gaz naturel :

La situation de la France est très particulière. En effet, la France est un pays qui ne produit pas ou peu de gaz naturel. Le peu de gaz naturel que la France produit permet de couvrir un peu moins de 1% de ses besoins.

Pour information, la production nationale commercialisée de gaz naturel était de 2.4 TWh PCS en 2020.

A savoir : 1 TWh PCS = 1 milliard de kWh en pouvoir calorifique supérieur (Il s’agit de la quantité d’énergie exprimée en kWh contenue dans un mètre cube (m3) de gaz naturel)

La France n’en est pour autant pas moins un grand pays consommateur de gaz.

Après une forte croissance dans les années 1990, la consommation totale de gaz naturel oscille autour de 500 TWh PCS (voir définition plus haut) depuis les années 2000. À titre indicatif, elle s’établissait à 494 TWh PCS, en 2020, en baisse de 1,7 % par rapport à 2019. Année où l’industrie a représenté près de 28 % de cette consommation, la production d’électricité et de chaleur (19 %) et le tertiaire (17 %).

PRODUCTION NATIONALE COMMERCIALISÉE DE GAZ NATUREL :

Champ : France entière (y compris DROM).

Source : SDES, Bilan énergétique de la France

 

D’où provient le gaz naturel consommé en France ?

Pour faire face à sa faible capacité de production, la France a fait un choix clair, celui de diversifier ses sources d’approvisionnement afin d’éviter tout risque de pénuries.

A ce sujet, l’ex-président du groupe LaRem à l’Assemblée nationale, Christophe Castaner, a déclaré le 30 septembre 2021 au micro de France Inter : « ce serait simple si nous produisions nous-même notre propre énergie. La réalité, c’est que nous achetons la quasi-totalité du gaz. »

Avec la situation actuelle que nous connaissons (conflit russo-ukrainien), beaucoup de Français avaient peur d’une pénurie de gaz du fait de la potentielle perte de la Russie comme source gazière.

En effet, une idée reçue demeure : « le gaz naturel consommé en France provient exclusivement de la Russie ».

Or, cette idée est fausse puisque la France a fait le choix de diversifier ses sources gazières. La France se source donc auprès des pays européens, mais aussi d’autres pays du monde.

On retrouve comme pays par ordre d’importance : (en 2020, derniers chiffres enregistrés du ministère de la Transition écologique) :

  1. La Norvège qui correspond à près de 36% du gaz naturel français,
  2. Les achats sur les marchés boursiers (Nord-ouest de l’Europe, notamment) dont la source n’est pas déterminable, qui pèsent pour 22%
  3. La Russie (Deuxième pays du monde produisant le plus de gaz) qui pèse pour 17%,
  4. Les Pays-Bas qui pèsent pour 8% (chiffre baissier ses dernières années),
  5. L’Algérie et le Nigéria qui représentent respectivement 8% et 7%,
  6. Le Qatar qui compte pour 2%.

IMPORTATIONS DE GAZ NATUREL PAR PAYS D’ORIGINE :

Champ : France entière (y compris DROM).

Source : SDES, Bilan énergétique de la France

 

Comment est approvisionné le gaz naturel en France ?

Maintenant que l’on sait que la France importe la majorité de son gaz d’autres pays, il lui faut un moyen pour le faire « voyager » et le récupérer afin de l’utiliser.

Pour faire importer son gaz, la France utilise deux types de technologie :

  • Les gazoducs

La spécificité de ce type de technologie est que le gaz est mis sous pression afin d’être transporté sous forme gazeuse.

Les gazoducs sont des tuyaux souterrains permettant de parcourir plusieurs milliers de kilomètres et de transporter le gaz naturel à une vitesse avoisinant les 10 à 40 km/h.

Environ 57% du gaz naturel provient de ce type de technologie.

Exemple d'un gazoduc - gaz naturel

Exemple d’un gazoduc

 

  • Les terminaux méthaniers

Contrairement aux gazoducs, cette technologie n’est pas terrestre, mais maritime.

Elle est de plus en plus plébiscitée par la France, car elle permet d’aller chercher du gaz en provenance de pays plus lointains, en parcourant de longue distance.

La spécificité de ce type de moyen de transport est que le gaz doit être liquéfié. C’est dans ce cadre que l’on parle de GNL (Gaz Naturel Liquéfié), de plus en plus utilisé par de nombreux pays.

L’avantage de ce type de technologie est que cela rend le transport du gaz plus simple avec un volume de gaz réduit de 600 fois.

Pour information, il existe 4 terminaux méthaniers en France qui servent à réceptionner le GNL pour le transformer sous forme gazeuse :

  • Montoir-de-Bretagne (Mise en service en 1980),
  • Fos-Tonkin (Mise en service en 1972),
  • Fos-Cavaou (Mise en service en 2010),
  • Loon-Plage/Dunkerque (Mise en service en 2017, cinquante-troisième terminal mondial)

Près de 43% du gaz français provient de ce type de technologie (un chiffre en hausse depuis peu).

Exemple d'un terminal méthanier - Gaz naturel liquéfié

Exemple d’un terminal méthanier

 

  • Le transport sur le territoire français :

C’est GRTgaz et TEREGA qui pilotent les réseaux de transport français du gaz naturel une fois importé.

Le réseau français comprend 32000 km de canalisations :

Carte du réseau français de gaz, source CRE

 

 

Gaz naturel : qu’en est-il aujourd’hui en France ?

La guerre en Ukraine commencé le 24 février 2022 avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie à rendu très tendu le marché européen du gaz naturel et complexifié l’approvisionnement.

A ce sujet, le gestionnaire du réseau français de transport du gaz, GRTgaz, annonçait le 17 juin dernier, par communiqué, ne plus recevoir de gaz russe par gazoduc depuis le 15 juin. Ce gazoduc appelé “gazoduc Nord Stream” sert à transporter le gaz de la Russie vers l’Allemagne qui le redistribue ensuite aux autres pays européens. Un gazoduc qui est au cœur du débat et des tensions sur le marché du gaz depuis le début du conflit.

A savoir : Après une maintenance de 10 jours, le gazoduc Nord Stream a redémarré le 21 juillet, mais avec une capacité de fonctionnement réduite.

Fort heureusement, la France n’est dépendante du gaz russe qu’à hauteur de 17%. Une pénurie ou un manque de gaz n’était donc pas à craindre.

Cependant, il a fallu trouver des alternatifs pour se sourcer en gaz naturel et ainsi compenser la perte russe.

Pour ce faire, la France a décidé de se servir de ses terminaux méthaniers pour organiser davantage d’importation de GNL venant notamment des États-Unis (principaux producteurs de gaz au niveau mondial) ou encore du Qatar.

D’après le journal les Echos, la France, qui possède déjà 4 terminaux méthaniers, planche sur l’installation d’un cinquième qui serait flottant et situé dans le port du Havre. Cela ferait de la France le 3e pays le plus important en termes de capacités d’importation de GNL en Europe.

Mais ces importations de GNL sont encore trop faibles pour compenser convenablement ces baisses. Aussi, la France a augmenté ses livraisons depuis son voisin espagnol.

Néanmoins, la France avait anticipé cette situation en augmentant le volume de gaz présent dans ces stockages qui sont déjà pleins à plus de 69% selon le site AGSI.

Thierry Bros, professeur à Sciences Po Paris et spécialiste des enjeux énergétiques affirmé pour le Journal du Dimanche : « On est dans la moyenne européenne, nos stockages correspondent à environ un quart de la consommation annuelle. »

Le gaz est stocké de deux manières différentes en France : en nappe aquifère profonde ou dans des cavités salines ; cela dans le but de compléter les importations l’hiver !

En quoi consistent ses deux types de stockages ?

  • Nappe aquifère profonde (stockage du gaz naturel dans la roche à grande profondeur)
  • Cavités salines (on dissout et extrait le sel présent pour le remplacer par du gaz naturel qui est stocké sous forme gazeuse à une pression élevée)

 

 

L’Europe veut sortir de sa dépendance au gaz naturel russe : 

L’Europe a lancé un plan appelé « REPowerEU » dans le but de réduire bien avant 2030 sa dépendance au gaz russe.

À titre indicatif, cette dépendance représentée près de 41% en 2021 !

De manière plus précise, les propositions émises par la Commission européenne permettront de « réduire la dépendance de l’UE au gaz russe de deux tiers avant la fin de l’année, et de 100% à compter de 2027. »

Pour atteindre ces objectifs, le plan REPowerEU repose sur trois piliers :

  1. Diversifier l’approvisionnement en gaz en important davantage de GNL ou de gaz par gazoduc non russe et en produisant davantage de biométhane et d’hydrogène.
  2. Réduire plus rapidement l’utilisation des combustibles fossiles en renforçant les économies d’énergies. D’après la Commission européenne : « L’énergie la moins chère et la plus sure, c’est l’énergie que l’on ne consomme pas »
  3. Développer massivement les énergies renouvelables en accélérant notamment le déploiement des systèmes photovoltaïques installés sur les toits.

Source : Commission européenne, représentation en France 

 

 

Vous l’aurez constaté en lisant cet article, le marché du gaz est assez complexe. La France, ne produisant que trop peu de gaz pour couvrir ses besoins, doit en importer la majorité en provenance d’autres pays. La Russie, qui faisait partie des pays fournisseurs de gaz pour la France, a récemment arrêté de fournir l’Europe en gaz russe le 15 juin dernier. Pour combler se manque et réduire à l’avenir la dépendance de la France au gaz russe, l’une des solutions pourrait être le développement de la filière biogaz.

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