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Comment les entreprises se sont-elles retrouvées face au « mur tarifaire » ?

AUGMENTATION DES PRIX DE L’ENERGIE POUR LES ENTREPRISES

Les dernières hausses des prix du gaz naturel et de l’électricité, rendent la situation financière des professionnels tendue. Les prix des marchés de l’énergie ont plus que doublé en 2021.

Dans le sillage de la reprise économique, les prix du marché de gros du gaz naturel et de l’électricité ont respectivement augmenté de 149% et 113% entre le 1er janvier et le 20 septembre 2021. Ces records historiques concernent les prix de référence pour l’année 2022. Pour les années suivantes, 2023 et 2024, l’augmentation sera moins impressionnante, mais la dynamique restera toutefois similaire.

 

Cette hausse conséquente principalement due à l’augmentation de la demande pour les matières premières, notamment de la part du marché asiatique, à la limitation de la production énergétique et à la flambée du prix du carbone, génère des situations très différentes d’une entreprise à une autre. Pourquoi ce mur tarifaire ? Pourquoi autant d’agitation sur le marché de l’énergie ?

Plus de 20 ans après la libéralisation du marché, le sujet n’est toujours pas maitrisé par les entreprises.

La mise en concurrence du fournisseur historique EDF / GDF, a débuté en France à la fin des années 90, avec les plus gros consommateurs d’électricité et de gaz naturel.

Malgré la progressivité du processus (un des plus lents en Europe), beaucoup d’entreprises se retrouvent toujours en grande difficulté lorsqu’il s’agit de choisir leur fournisseur d’énergie. Sans connaissances précises des taxes, des coûts logistiques et des prix du gaz naturel et de l’électricité, opérer un changement sans aide extérieure peut se révéler très complexe.

Par ailleurs, l’instabilité réglementaire demande un suivi quotidien afin de prendre la bonne décision. Si certaines entreprises ont compris très tôt l’importance du sujet en internalisant cette compétence ou en s’entourant de conseils, une multitude d’entre-elles se retrouvent désemparées lorsque le sujet ressurgit.

 

Plus de trois millions d’entreprises se trouvent face à un mur tarifaire pour 2022

Trois millions n’est qu’un chiffre temporaire. Le nombre d’entreprises augmentera encore d’ici la fin de l’année. Une majorité d’entre elles subira inévitablement une forte augmentation de son budget énergie en 2022.

D’un côté, il y a celles qui n’ont jamais renégocié leur contrat. De l’autre, celles qui ont pris connaissance d’un possible changement de fournisseur sur le tard. Une chose est sûre, l’explosion des prix du marché de gros va générer des augmentations comprises entre 10% et 50% du budget des entreprises en 2021.

Au-delà des entreprises qui ont su anticiper cette hausse, les entreprises qui s’en sortent également, sont celles qui ont pris pour habitude de fixer dans la durée (sur plusieurs années) leur prix d’achat de l’énergie. La facture énergétique peut représenter jusqu’à 30% des charges d’une entreprise, ces décisions sont importantes.

 

Le temps presse pour limiter la casse avec la fin du guichet ARENH en novembre

La fin de l’année approche à grands pas et le marché ne semble pas se diriger à la baisse. Depuis quelques jours, la grande volatilité des marchés de gros, avec des variations qui peuvent dépasser les 5% en une journée, ne facilite pas la prise de décision.

Une chose est certaine : les fournisseurs d’électricité ne pourront plus proposer d’offres incluant le mécanisme ARENH à partir du mois de novembre. Les écarts entre le prix réglementé d’achat du nucléaire historique (ARENH) fixé à 42 €/MWh et le marché de gros sont tels, que le mois d’octobre reste la dernière chance pour pouvoir limiter la casse. Passer cette échéance, les entreprises pourront uniquement souscrire des offres basées sur la bourse de l’électricité et la facture risque d’être salée.

Cependant, il existe une autre piste à explorer. Cela consiste à souscrire des offres à long terme afin de pouvoir bénéficier dès 2022 des prix de marché moins élevés en 2023 et 2024. En effet, la majorité des fournisseurs proposent aujourd’hui de fixer les prix sur plusieurs années afin de lisser l’impact de la flambée des prix.

Enfin pour éviter de payer des primes de risques inutiles, il est fortement conseillé d’être très réactif lors de la prise de décision. Pour se couvrir contre la volatilité des marchés de gros évoquée préalablement, les fournisseurs ont tendance à gonfler leur prix. Pour limiter ce surcoût, les entreprises doivent être capables de se positionner dans la journée de la remise d’offres.

 

Le gouvernement à la rescousse des consommateurs. Qu’en est-il des entreprises et des industriels ?

Conscient des problématiques à venir, le gouvernement a mis en place le système du « bouclier tarifaire ». Il concerne entre autres, les consommateurs particuliers. A quelques mois de l’élection présidentielle, le Premier Ministre Jean Castex, a annoncé le gel des tarifs réglementés du gaz naturel, et ce jusqu’à fin mars. Cette mesure -qui concerne environ 5 millions de consommateurs- ne fait que retarder l’échéance, à moins d’un effondrement du marché dans les 6 prochains mois. Les tarifs historiques d’électricité eux, concernent près de 70% des Français. La hausse sera limitée à 4% au 1er février, versus 10% selon la formule de révision des prix. L’empêchement de cette hausse est dû à une réduction de la fiscalité. La question des entreprises et des industriels reste cependant en suspens. Si plusieurs hypothèses sont à l’étude, seule l’augmentation du volume d’ARENH, aujourd’hui limité à 30% de la production nucléaire française, pourrait permettre de limiter la casse en 2022.

 

Par Charlie Evrard, Fondateur et Président de Mon Courtier Energie