La Belgique fait face à une demande croissante d'électricité depuis plusieurs années, ce qui nécessite une gestion plus efficace du réseau électrique. Afin d'encourager une utilisation plus rationnelle de l'électricité, notamment en période de pointe, un mécanisme de tarification a été mis en place en Flandre au 1^er janvier 2023 : le tarif capacitaire. De quoi s’agit-il ? Et quelles sont les conséquences pour le consommateur ?

Qu'est-ce que le tarif capacitaire ?

Le tarif capacitaire est une méthode de calcul des frais de réseau sur  la facture d'électricité qui se base sur la puissance maximale utilisée par un consommateur à un moment donné, plutôt que sur la seule consommation d'énergie totale. 

Le tarif capacitaire instauré par la VREG (Vlaamse Regulator van de Elektriciteits en Gasmarkt)  et qui ne concernait que les utilisateurs industriels s’applique désormais à tous les utilisateurs du réseau de distribution d’électricité en Flandre. Il modifie la méthode de calcul des tarifs de distribution qui sont une composante de la facture.

Ce tarif reflète la capacité nécessaire du réseau pour répondre aux pics de demande d'électricité. En effet, depuis le 1^er janvier 2023, les volumes d’énergie consommés ne représenteront plus que 20% du calcul des tarifs de distribution. Et les 80 % restants dépendant des pics de consommation.

Comment fonctionne le tarif capacitaire concrètement ?

Le tarif capacitaire fonctionne en mesurant la puissance maximale demandée par un ménage ou une entreprise au cours d'une période. Les compteurs installés chez les consommateurs permettent de suivre ces données en temps réel. 

Sur une facture, le tarif capacitaire se traduit par : 

• La puissance maximale sollicitée (en kW) : c'est la quantité maximale d'électricité utilisée simultanément à un moment donné. Le tarif capacitaire applique un coût à cette puissance, en plus de la consommation totale en kWh.

• La répartition sur une période mensuelle ou annuelle : la puissance maximale est souvent mesurée sur une période mensuelle. Si un pic de demande est observé, il peut influencer le tarif facturé pour le mois en cours.

Ainsi, les consommateurs sont incités à être plus attentifs à leur consommation d’énergie, notamment en évitant de faire fonctionner plusieurs appareils énergivores en même temps. De plus, en réduisant les pics de demande, le réseau devient plus stable et moins susceptible de connaître des coupures ou des surcharges.

Et dans les autres régions ?

En Wallonie, la CWaPe, le régulateur wallon des marchés de l’électricité et du gaz, étudie une réforme visant à introduire le tarif capacitaire pour les ménages et les petites entreprises.

À Bruxelles, Brugel, l’autorité bruxelloise de régulation de l’électricité, du gaz et du contrôle des prix de l’eau, a déjà pris la décision de mettre en place un tarif capacitaire, mais de manière limitée.

Comment s'adapter au tarif capacitaire et adopter la bonne stratégie de consommation ?

Pour s’adapter à ce système, il est important que les consommateurs comprennent leur propre comportement énergétique. En effet, le tarif capacitaire est plus difficile à appréhender que la tarification classique basée uniquement sur la consommation totale d’énergie. Il peut être compliqué pour une entreprise de savoir comment optimiser sa demande sans outils d'aide ou de conseils énergétiques. 

Ainsi, le tarif capacitaire représente une part importante à ne pas négliger dans la gestion de l'électricité. En incitant les consommateurs à faire preuve de davantage de discipline énergétique, ce tarif contribue à un réseau plus résilient, à des infrastructures mieux utilisées et à une réduction des coûts à long terme. Toutefois, il est essentiel que les consommateurs soient bien informés et disposent des outils nécessaires pour s'adapter à cette tarification.