Depuis l’invasion de l’Ukraine en 2022, la question de l’indépendance énergétique européenne est devenue un sujet central. L’Union européenne (UE), qui dépendait fortement du gaz russe auparavant, avance désormais vers une interdiction totale des importations de gaz naturel russe d’ici fin 2027.
Cette mesure, encore en discussion au sein des institutions européennes, s’inscrit dans une stratégie de long terme pour renforcer la sécurité énergétique de l’Europe, limiter sa dépendance à la Russie et aussi, pour accélérer la transition vers des sources d’énergie alternatives.
L’interdiction du gaz russe : quelles étapes prévues par l’Union européenne ?
Un calendrier progressif de sortie du gaz russe
Contrairement aux premières propositions qui fixaient une échéance dès janvier 2026, le nouveau projet prévoit une approche progressive et étalée dans le temps :
- Interdiction des nouveaux contrats : six semaines après la publication officielle du texte européen.
- Arrêt des contrats à court terme : au plus tard le 17 juin 2026.
- Fin des importations par contrats de long terme : d’ici à fin 2027.
- Interdiction des services liés au GNL russe (gaz naturel liquéfié) : dès 2026 pour les nouveaux contrats et au 1er janvier 2028 pour les contrats existants.
📝 À noter
Ce calendrier vise à donner le temps aux États membres de l’UE et aux fournisseurs d’adapter leurs approvisionnements, tout en réduisant progressivement la part du gaz russe sur le marché européen.
Pourquoi cette interdiction envers la Russie est-elle importante ?
En 2021, près de 45 % du gaz consommé dans l’UE provenait de Russie. En 2024, cette part est tombée à environ 19 %, preuve des efforts déjà réalisés pour diversifier les sources.
Toutefois, la Russie reste encore un acteur majeur à ce jour, notamment dans le GNL (gaz naturel liquéfié), qui représente environ 20 % des importations européennes.
L’enjeu de cette interdiction est donc double :
- Réduire les flux financiers vers la Russie, qui utilise ses revenus énergétiques pour financer la guerre en Ukraine.
- Renforcer l’indépendance énergétique de l’Europe, en misant sur d’autres partenaires (États-Unis, Qatar, Norvège) et en accélérant le développement des énergies renouvelables.
Quels sont les défis pour l’Europe et les entreprises sur l’importation de gaz ?
Mettre fin aux importations de gaz russe n’est pas une simple décision politique : cela implique des défis économiques et logistiques majeurs. En effet, certains pays, comme la Hongrie ou la Slovaquie, restent très dépendants du gaz russe et redoutent un impact important sur leur approvisionnement.
L’Europe devra aussi sécuriser de nouvelles sources d’approvisionnement pour éviter toute hausse trop forte des prix.
Sécurité énergétique : vers un règlement commun en Europe ?
💡 Le saviez-vous ?
La Commission européenne a lancé, du 15 septembre au 13 octobre, une consultation publique pour réfléchir à un nouveau cadre juridique sur la sécurité énergétique.
L’objectif de la consultation est de protéger l’approvisionnement en gaz, électricité et hydrogène face aux risques futurs, qu’ils soient géopolitiques, climatiques ou liés aux cyberattaques.
Consultez sur le site de la Commission Européenne les informations sur cette consultation.
Pour information, aujourd’hui, chaque secteur a ses propres règles, mais elles ne communiquent pas assez entre elles. C’est pourquoi, la Commission envisage donc plusieurs pistes, comme :
- Créer un règlement unique qui regrouperait toutes les règles actuelles pour le gaz, l’électricité et l’hydrogène ;
- Renforcer les dispositifs existants pour mieux répondre aux nouveaux défis (climat, cybersécurité, infrastructures critiques) ;
- Ou encore, centraliser la surveillance de la sécurité énergétique au niveau européen.
Le rôle de la diversification énergétique pour l’UE
Pour réussir cette diversification énergétique, chaque État membre doit présenter un plan national de diversification des approvisionnements d’ici mars 2026. Cela passe par :
- Le développement des infrastructures de GNL (terminaux, réseaux de regazéification),
- La recherche de nouveaux partenariats énergétiques (États-Unis, Afrique du Nord, Moyen-Orient),
- Et surtout, l’accélération des investissements dans les énergies renouvelables.
La France avance elle aussi dans cette logique avec la troisième Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) pour 2025-2035, attendue prochainement. Initialement prévue à la fin de l’été, sa publication a été retardée après la chute du Gouvernement Bayrou. Cette feuille de route doit préciser comment la France compte sortir progressivement des énergies fossiles, développer massivement les énergies renouvelables et relancer sa filière nucléaire avec de nouveaux réacteurs EPR2.
Dans le contexte européen d’interdiction progressive du gaz russe, la PPE apparaît donc comme un outil essentiel : elle vise à réduire notre dépendance énergétique extérieure, sécuriser nos approvisionnements et accélérer la transition vers un mix plus durable.
⚡ À retenir
L’UE prévoit une interdiction totale du gaz russe d’ici fin 2027. Le calendrier sera progressif afin de permettre aux États membres de s’adapter. Cette décision vise à renforcer la sécurité énergétique et à réduire la dépendance vis-à-vis de Moscou.
Interdiction du gaz russe : ce que cela signifie pour les entreprises françaises
Pour les entreprises, cette interdiction du gaz russe pourrait se traduire par :
- Une volatilité des prix de l’énergie dans les prochaines années,
- La nécessité de réfléchir à de nouvelles stratégies d’achat,
- Une plus grande importance accordée aux contrats flexibles et sécurisés.
C’est précisément dans ce contexte que le rôle d’un courtier en énergie comme Mon courtier énergie prend tout son sens. Nous aidons les entreprises à naviguer dans un marché complexe, à anticiper les évolutions réglementaires et à sécuriser leurs approvisionnements au meilleur prix.
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